Composition, interprétation, scène, improvisation (CISI)

Journée d’études organisée par Álvaro Oviedo le 15 novembre 2019 à l’Université Paris 8. CISI (Composition, interprétation, scène, improvisation – EA 1572 Musidanse – Université Paris 8.

Interventions : Alessandro Arbo (Université de Strasbourg) « Romitelli et la trance » ; Trent Leipert (University of Regina) « An Index of Metals : la sensation et ce qui reste du sujet » ; Álvaro Oviedo (Université Paris 8) « Aux limites de la perception : l’oreille des choses » ; Eric Maestri (Université de Strasbourg) « À la recherche des “espaces de langage” de An Index of Metals » ; Guillaume Loizillon (Univesrité Paris 8) « Relations, fusions, confusions des images et sons » ; Giordano Ferrari (Université Paris 8) « Opera con fiamme » ; Mehdi Ghilaci (Université Paris 8) « Résister au désastre ».

Le projet de Fausto Romitelli dans An index of metals est celui d’un continuum son/image, un continuum du divers qui, dans une forme d’hallucination fait voir les sons et entendre les images. Mais l’immersion des corps dans ce continuum qui cherche à faire surgir une oreille dans l’œil ouvre vers une autre hallucination, celle de la sensation, où sentant et senti se confondent, lieu de l’émergence et du devenir du sujet et de l’objet. Le projet de cette journée est d’étudier la manière dont Fausto Romitelli compose la sensation. Dans son œuvre interagissent trois dimensions différentes du musical : le geste, l’écriture et le son. Là où d’autres compositeurs prennent parti pour l’un ou l’autre de ces aspects, la musique de Romitelli les relie dans leur hétérogénéité. On y retrouve, dans des rapports inouïs jusque-là, l’abstraction et la médiation de l’écriture, l’immédiateté́ et la force du geste, la matérialité́ et l’invention du son. Du rapport entre ces dimensions surgit un corps en devenir, dont il ne pas question d’affirmer une quelconque naturalité ou caractère originel tant il se construit au contact de l’artifice de l’écriture et des prothèses électriques et informatiques. Ce corps sonore on pourra l’approcher à travers l’analyse et à la lumière de certains textes (ceux de Georges Bataille, Henri Michaux, Gilles Deleuze et d’autres encore) non seulement pour célébrer l’originalité mais surtout pour ouvrir ses dimensions virtuelles.