Journée d’études : Roman(ce) en scène


Organisation : Clotilde Verwaerde

30 novembre-1er décembre 2022

 

Dans les dernières décennies du dix-huitième siècle, la romance est omniprésente dans les opéras et opéras comiques, dans les recueils et périodiques de musique vocale et dans les romans : les univers de la scène
et du salon musical et littéraire se côtoient et s’interchangent parfois par le biais d’une romance ou de l’adaptation d’un roman en opéra, mélodrame ou pantomime. Au mélange de dialogues parlés et de chant dans l’opéra-comique répond celui de la poésie et de la prose dans le roman, « mélange qui plaît, repose, et peut devenir une source féconde de beautés » selon le romancier et librettiste Jean-Pierre Claris de Florian (Essai sur la pastorale, p. 21). Mandatés par l’auteur ou de leur propre chef, les compositeurs s’emparent des textes des romances pour les mettre en musique, faisant de l’œuvre littéraire un roman à lire et à chanter, un « roman en romances » selon la désignation du musicologue Manuel Couvreur. Le 2 décembre 1819 paraît dans Le Camp volant l’annonce d’une nouvelle collection complète des romances d’Estelle de Florian mises en musique par Joseph-Bernard Woets : suggestion est faite à cette occasion d’alterner lecture du roman et interprétation des romances pour « entrer ainsi dans la véritable intention de l’auteur ». Le roman devient alors l’équivalent de la représentation scénique dans le cadre plus restreint et intimiste d’un salon.
Les modalités d’une telle restitution demandent cependant à être définies et constituent l’enjeu de ces journées d’étude. La réflexion proposée repose sur les questions suivantes :

- Quelle place occupe la romance dans les œuvres scéniques de la seconde moitié du dix-huitième siècle ?

- Quelle est la place réservée aux textes des romances originales dans les adaptations scéniques des romans ? Les romances sont-elles conservées ou font-elles l’objet d’une réécriture au même titre que le reste du livret ?

- Quels éléments d’interprétation musicale et de gestuelle scénique peut-on extraire de l’œuvre littéraire, d’une part, et des mises en musique complètes d’autre part ?

- Quel est l’univers sonore convoqué et comment se l’approprier, comment le recréer ?

Réflexions et débats musicologiques s’appuieront sur deux ateliers permettant d’explorer les possibilités sonores du pianoforte et la transmission des émotions des personnages par le jeu scénique – un aspect d’autant plus crucial qu’une lecture intégrale des romans sort dans bien des cas d’un cadre temporel acceptable selon les standards actuels des performances artistiques.

 

Programme du colloque