Colloque : Tradition et invention dans la composition musicale autour de la Méditerranée


Organisation : Jean-Paul Olive et Anis Fariji

 

Jeudi 14 et Vendredi 15 Novembre, 2015

 

Avec la liberté de celui que la culture n’a pas entièrement englouti, le vagabond de la musique ramasse le morceau de verre qu’il trouve sur la route et le tend vers le soleil pour en faire jaillir mille couleurs. » C’est ainsi que Th. W. Adorno commente la posture qu’adoptait la musique de Mahler envers les fragments de la musique populaire, y percevant, indissolublement liés, l’attachement, l’intelligence et la critique.

 

Telle pourrait bien être la position dans laquelle se trouvent les compositeurs contemporains lorsqu’ils portent le regard vers leur propre tradition : tenter de donner une seconde vie aux expressions musicales surannées de la tradition dans un langage résolument moderne. L’aire culturelle du pourtour méditerranéen est, de ce point de vue, particulièrement intéressante car, pleinement impliquée dans les dynamiques de la modernité musicale, elle est encore déterminée par les survivances de certaines pratiques des musiques traditionnelles, qu’elles soient savantes ou populaires.

 

S’il est vrai qu’un clivage semble s’être instauré entre les deux rives de la Méditerranée — clivage qui concerne aussi bien la prégnance de la tradition que la vitalité des musiques populaires ou que les dynamiques de la modernité —, des correspondances concernant l’écriture musicale contemporaine dans son rapport au matériau traditionnel peuvent et doivent être observées et analysées. C’est pourquoi les Journées d’étude organisées les 14 et 15 novembre 2013 à l’Université Paris 8 se présentent comme des ateliers d’échanges et de débats lors desquels la parole sera donnée principalement aux compositeurs eux-mêmes. Ni normatif, ni prescriptif, l’objectif de ces Journées consiste à relever et débattre des problématiques théoriques liées aux différentes expériences de composition, suivant une conception à la fois transversale et plurielle du rapport entre tradition et invention.

 

Zad Moultaka : « Ligéa », pour chœur mixte a capella. Répondant : Anis Fariji

Nadim Housni : « Rubaiyat », pour chœur et orchestre à cordes. Répondant : Anis Fariji

Georgia Spiropoulos : « Les Bacchantes », solo opéra pour un interprète, électronique et lumières. Répondant : Makis Solomos

Enrique Muñoz : « Oscuro amor, pour douze voix mixtes ». Répondant : Álvaro Oviedo

Ahmed Essyad : « Le Cycle de l’eau », pour flûte basse et piano, et Voix interdites, pour soprano et sept instruments. Répondant : Karim Elloumi

Hasan Uçarsu : « On The Back Streets Of The Old Istanbul », pour qanun, violoncelle, clarinette, harpe et percussion. Répondant : Christos Carras

Evdokija Danajloska : « The cry of the lonely man », pour quatuor vocal, et Dédoublement, pour voix et électronique. Répondant : Joel Heuillon

Salim Dada : « Tableaux d’une vie arabe », pour orchestre, et Lisse strié, pour quatuor à cordes. Répondant : Anis Fariji

Gianvicenzo Cresta : « Devequt II », pour six voix et alto. Répondant : Jean-Paul Olive