Colloque : Le corps dans l’écriture musicale
Organisation : Jean Paul Olive et Joseph Delaplace
avec la participation de l’EA 3208 : Arts : Pratiques et poétiques (Université Rennes 2)
28-29 mai 2015
La musique écrite, loin d’évacuer la dimension du « corporel », en redéfinit la présence, en diversifie et en médiatise les manifestations en l’élaborant, parfois jusqu’à l’extrême du raffinement. Les processus complexes déployés tout au long du XXe siècle —depuis la dimension sismographique des œuvres de Schönberg relevée par Adorno jusqu’à l’écriture radicale des instruments de l’orchestre symphonique par Lachenmann — n’ont cessé, pour une bonne part, de repenser et reformuler cette présence du corps dans l’écriture musicale, de lui donner de nouvelles manifestations parfois perturbantes et comme en résistance face à la convention. Au sein même de formes parfois issues des traditions les plus ancrées dans une culture instrumentale spécifique, la corporéité se fait l’enjeu de nouvelles formes d’expression.
L’importance accrue qui est accordée au geste, tel qu’il est pensé respectivement par le compositeur et l’interprète, dans sa structure à la fois musicale et physique, est l’un des témoignages les plus clairs de ces processus ; le souffle, le rythme, la respiration et le phrasé, tout autant que le contrepoint libre ou la relation à l’espace, sont aussi des dimensions intimement liées au corps. Mais de quel rapport au corps s’agit-il ? Quand et comment celui-ci est-il idéologiquement inscrit dans les productions ? Quand et comment une position éthique résistante, jusqu’à la radicalité, se manifeste-t-elle dans l’écriture de certains compositeurs ? Il n’est guère de réponse univoque à de telles questions ; c’est la raison pour laquelle ce colloque entend interroger et déployer cette question du corps en s’appuyant sur l’approche concrète et diversifiée des œuvres.
Les actes du colloque sont disponibles aux éditions Artois Presses Université